L'ARTISTE QUEER DANS UN MILIEU MUSULMAN À L'AUBE DE LA MODERNITÉ: USTO MUMIN À SAMARCANDE

Chères et chers collègues,

Le CELCP (Centre des études littéraires et culturelles sur la planétarité) vous invite à la prochaine activité du cycle « Les Lundis du CELCP » : une conférence de Boris Chukhovich (Historien de l'art et de l'architecture, chercheur associé a l'Université de Montréal, président de l'Observatoire Alerte Hétitage), intitulée "L'ARTISTE QUEER DANS UN MILIEU MUSULMAN À L'AUBE DE LA MODERNITÉ: USTO MUMIN À SAMARCANDE" . Rendez-vous le lundi 12 février à 16h dans le local CELCP C-8086. 

Lien Zoom: https://us02web.zoom.us/j/89250133353?pwd=M3l0YlNSRk1IUHhpY0tYYnh6ZmZGdz09

ID de réunion: 892 5013 3353

Code secret: 307134

En rompant avec la tradition, la modernité a stimulé l'exploration et l'émancipation des sexualités. Cependant à ses débuts, elle a aussi contribué à une nouvelle marginalisation et même à la « médicalisation » du désir homosexuel. Il n’est pas étonnant que dans la quête de libérer leurs désirs, les pionniers de la modernité se soient souvent déplacés vers des sociétés plutôt traditionnelles ou en transition qui acceptaient une plus large diversité des pratiques sexuelles. Parmi eux, nous rappelons immédiatement des figures emblématiques, telles que Oscar Wilde et André Gide (et pourquoi pas Paul Gauguin ?!), mais moins souvent plusieurs autres, comme, par exemple, Nasreddine-Dinet, Glyn Philpot ou Walter Spies. Certes, à nos jours, les études postcoloniales font distinguer dans ces déplacements d’artistes d’autrefois vers les pays non-occidentaux non seulement des voyages initiatiques vers la liberté et les passions, mais aussi les rapports de forces et jeux de pouvoirs qui caractérisaient les relations entre Européens et Autochtones. Toutefois, nous avons aussi droit de souligner que leurs rencontres inégales ont contribuaient à la naissance des nouvelles identités et de l’art queer qu’on connaît aujourd’hui. La conférence de Boris Chukhovich portera sur une figure encore inconnue parmi les pionniers de cette modernité en question. Il s’agit d’un élève de Kazimir Malevitch, Alexander Nikolaev, qui s'est rendu en 1920 en Asie centrale, où il s'est converti à l'islam et a s’est donné un nom d’Usto Mumin. En 2023, le conférencier a publié une monographie consacrée à l'artiste : Boris Chukhovich, Amour, amitié, éternité d’Usto Mumin – Prague : Artguide s.r.o, 2023. – 432 p. (en russe) Historien de l'art et de l'architecture, chercheur associé à l'Université de Montréal, président de l'Observatoire international Alerte Héritage, Boris Chukhovich est né à Tachkent (Ouzbékistan). Après avoir soutenu sa thèse en histoire et théorie de l’art (1992), il a travaillé comme directeur de recherche à l'Institut d'études des arts à Tachkent. Après avoir immigré au Canada en 1998, il a collaboré avec diverses universités à Montréal, Québec et Toronto, a été chercheur invité à la Fondation de la Maison des sciences de l'Homme (Paris, 2014) et à la Politecnico di Milano (2022-2023). Il a également été commissaire de nombreuses expositions d'art contemporain d'Asie centrale, dont notamment Lingua franca – Frank tili montrée au Pavillon national d’Asie centrale à la Biennale de Venise (2011). Il est auteur de nombreuses publications sur l'art et l'architecture de l'Asie centrale du XXe et XXIe siècles.